**Le Grand Dossier – Violence des jeunes : le nouvel “ennemi public”**

Ce matin, la France a été secouée par un acte de violence insensé : une surveillante de 31 ans, Mélanie, a été tuée à coup de couteau par un collégien de 14 ans devant le collège Françoise Dolto à Nojan, en Haute-Marne. Cet événement tragique, survenu lors d’un contrôle de sac encadré par la gendarmerie, a plongé le pays dans l’effroi et l’incompréhension.

À 8h15, alors que des élèves attendaient leur tour, l’adolescent, jusque-là inconnu des services de police, a sorti un couteau et a poignardé Mélanie à plusieurs reprises. Malgré une intervention rapide, la victime a succombé à ses blessures, laissant derrière elle un compagnon et un enfant de quatre ans. Ce drame a conduit les députés à observer une minute de silence en hommage à la surveillante, symbole d’une tragédie qui soulève des questions brûlantes sur la jeunesse d’aujourd’hui.

Le chef de l’État a qualifié cette violence de “déferlement insensé”, tandis que la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, a décrit la scène comme “extrêmement violente”, laissant les jeunes témoins choqués. Comment expliquer une telle brutalité chez des adolescents, souvent intégrés et sans antécédents judiciaires ? François Baou, expert en sécurité, évoque une menace croissante des armes blanches parmi les jeunes, désignant cette violence comme un “ennemi public”.

Les chiffres sont alarmants : entre 2018 et 2022, les actes de violence aggravée commis par des mineurs ont doublé. Ce drame n’est pas un fait isolé, mais le reflet d’une société en crise, où l’autorité et le respect semblent se dissoudre. Le maire de Nojan, Thierry Ponce, a exprimé son désespoir face à cette impuissance collective, appelant à une action concertée pour endiguer ce fléau.

Alors que les débats politiques s’intensifient autour de la sécurité dans les établissements scolaires, la question demeure : comment protéger nos enfants d’une violence qui semble de plus en plus banalisée ? L’urgence d’une réponse collective est plus que jamais nécessaire.