Dans une interview accordée à LCI, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a exprimé sa position sur le conflit en Ukraine et la dynamique géopolitique en Europe. Répondant aux préoccupations concernant une éventuelle escalade de la guerre en Europe, Orbán a affirmé que la Russie est trop affaiblie pour mener une attaque contre l’OTAN, soulignant que les forces russes ne parviennent même pas à vaincre l’Ukraine. Selon lui, l’Ukraine a le droit de se défendre, mais il a également souligné que les sanctions imposées à la Russie nuisent gravement à l’économie hongroise, provoquant une perte de 20 milliards d’euros au cours des trois dernières années.

Orbán a plaidé pour la cessation des hostilités et un accord de paix à long terme, tout en ajoutant que ni les Européens ni les Ukrainiens ne sont en mesure de négocier efficacement avec la Russie. Il a insisté sur le fait qu’un dialogue direct entre les États-Unis et la Russie serait nécessaire pour parvenir à une résolution.

Interrogé sur l’éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, Orbán a déclaré que l’Ukraine n’était pas prête à devenir membre de l’Alliance, citant des préoccupations économiques et la situation de son administration. Il a averti que l’adhésion immédiate de l’Ukraine à l’OTAN pourrait déclencher un conflit direct avec la Russie.

Orbán a également été interrogé sur sa proximité avec Poutine. Il a défendu sa position, affirmant que l’Europe doit négocier avec la Russie à partir d’une position de force pour garantir la sécurité du continent. Selon lui, une Europe forte est essentielle pour faire face à Moscou, et il a critiqué les dirigeants européens pour leur manque de fermeté.

L’entretien a également porté sur les questions migratoires, où Orbán a affirmé la nécessité de préserver les valeurs et traditions chrétiennes de l’Europe, excluant l’immigration comme solution à la crise démographique. Il a insisté sur le fait que la Hongrie ne doit pas devenir un pays où les nouveaux arrivants prennent le dessus sur les populations autochtones.

Concernant sa propre position au sein de l’Union européenne, Orbán a exprimé son désaccord avec la direction actuelle de Bruxelles, la qualifiant de trop bureaucratique et éloignée des intérêts nationaux. Il a souhaité un retour à des valeurs plus traditionnelles en Europe, alignées sur le souverainisme.

Enfin, Orbán a évoqué la montée des mouvements conservateurs en Europe, mentionnant des figures politiques comme Marine Le Pen et Giorgia Meloni, avec l’espoir qu’une coalition souverainiste puisse se former pour contrer les politiques libérales dominantes. En conclusion de l’entretien, il a réaffirmé son engagement envers la souveraineté hongroise et son scepticisme à l’égard des influences extérieures, qu’elles proviennent de l’Est ou de l’Ouest.